Dernière mise à jour janvier 2022 BIOLOGIE FAMILLE Sepiidae. TRAITS DISTINCTIFS Céphalopode au corps mou contenant un flotteur os de seiche, tête munie de dix tentacules avec ventouses, dont deux plus longs que les autres, gros yeux. HABITAT Espèce démersale qui fréquente divers habitats benthiques, avec des migrations saisonnières entre le plateau continental jusqu’à 240 m de profondeur automne et hiver et la zone côtière printemps et été. Elle vit dans l'Atlantique Est du nord de la Norvège au Sénégal, et en Méditerranée. ALIMENTATION Crustacés crabes, crevettes et petits poissons. Parfois cannibalisme. MATURITÉ SEXUELLE longueur dorsale du manteau 18 cm 1-2 ans/femelle. 14 cm 1-2 ans/mâle. PÉRIODE DE FRAI Au printemps dans les eaux littorales peu profondes les adultes meurent après la reproduction. LONGÉVITÉ 1-2 ans. Les femelles fécondées peuvent pondre jusqu’à 3 000 œufs regroupés en grappes noires. Les œufs s’attachent à différents types de supports immergés, naturels ou artificiels, et leur incubation dure entre 1 mois et demi et 3 mois. Les jeunes seiches possèdent les caractéristiques morphologiques de l’adulte phase larvaire absente et sont appelées sépions ». En Manche, les principales zones de ponte sont situées en secteur très côtier baies de Saint-Brieuc, du Mont Saint-Michel, de Seine et de Somme en France ; baies de Lyme et Solent en Angleterre. En Bretagne et Normandie, les seiches sont pêchées au casier entre mars et juin période de reproduction. Les casiers constituent aussi de bons supports de ponte pour la seiche. À la fin de la saison de pêche, les casiers sont habituellement ramenés à terre et nettoyés, entraînant la destruction massive d’œufs de seiche. Conscients de cet impact, certains pêcheurs ont décidé d’attendre l’éclosion des œufs de seiche avant de nettoyer leurs casiers. Pour échapper à ses prédateurs, la seiche envoie un nuage d’encre avant de s’enfuir. Elle est également capable de changer de couleur en fonction de son milieu pour attirer les proies et se cacher des prédateurs. PÊCHE La seiche est une espèce à durée de vie courte et est caractérisée par une forte variabilité d’abondance, d’une année à l’autre. Ainsi, la production peut varier significativement d’une année sur l’autre. La seiche fréquente une vaste aire de répartition. Elle est présente en Méditerranée et dans l'océan Atlantique Est de la mer du Nord jusqu'à l'Afrique du Sud. La seiche est pêchée toute l’année, essentiellement au chalut et au casier. La France exploite cette espèce en hiver, elle est exploitée au chalut chalutage hauturier, sur le plateau continental, entre le sud de l’estuaire de la Loire et les Landes, au large de la pointe du Finistère et en Manche Ouest. Au printemps et en été, la seiche est pêchée au filet, au casier ou au chalut dans les eaux côtières, pendant la période de frai. Les principales zones d’exploitation françaises sont la rade de Brest, le secteur sud Bretagne, le golfe du Morbihan, la baie de Bourgneuf, les Pertuis Charentais, le bassin d’Arcachon et le golfe normano-breton. Les débarquements français ont atteint 6 547 tonnes en 2018. La Belgique exploite la seiche au chalut 819 tonnes capturées en 2018. ÉTAT DES STOCKS Stock en bon état non dégradé et non surpêché Manche divisions Nord et centre du golfe de Gascogne divisions Mauritanie stock du Cap Blanc divisions et Pression de pêche et biomasse compatibles avec l’objectif du RMD 2. Nord et centre du golfe de Le stock de la Manche était surpêché en 2019. Stock reconstituable ou en reconstitution* Méditerranée mer Adriatique Nord sous-région 17 inclue dans la division Biomasse faible malgré un niveau d’exploitation compatible avec l’objectif du RMD Stock non dégradé mais surpêché Sénégal-Gambie division Biomasse légèrement supérieure au seuil de durabilité. Taux d’exploitation largement supérieur au niveau du RMD. Les scientifiques recommandent de ne pas augmenter les captures. Stock dégradé et surpêché Maroc stock de Dakhla divisions et Stock largement surpêché et biomasse très faible. Les scientifiques recommandent une réduction de captures. Stock non évalué Autres stocks de la Méditerranée État inconnu. L’évaluation précise de l’état des stocks de seiche est difficile, la ressource dépend du recrutement quantité de juvéniles entrant dans le stock de reproducteurs, lui-même lié aux conditions environnementales. Par ailleurs, bien que difficilement quantifiable, la mortalité par pêche est importante à tous les stades de développement de la seiche œufs, juvéniles sépions et adultes. GESTION DES STOCKS Au niveau européen, la seiche n’est soumise à aucune réglementation. Sa production ne fait l’objet ni de TAC 1, ni de taille minimale réglementaire spécifique. Les juvéniles sont exploités intensément par certaines pêcheries. En France, les mesures de gestion appliquées aux pêcheries ciblant la seiche varient selon les régions. Les Comités régionaux des pêches de Bretagne et de Normandie ont un système de licence encadrant, au moins partiellement, cette pêcherie. De plus, l’Organisation des producteurs de Normandie a défini des catégories commerciales et interdit la mise en vente d’individus de moins de 100 g les sépions. Dans la bande côtière du golfe de Gascogne et de la façade Manche, zone dans laquelle le chalutage côtier dans la zone des 3 milles est interdit, la pêche de la seiche est autorisée par dérogation et soumise à l’obtention d’une autorisation administrative. Des mesures de précaution pourraient à l’avenir être envisagées telles que la création de zones de conservation qui permettraient de contribuer à une meilleure protection des nourriceries protection des œufs et des juvéniles par fermeture de zones…. En Mauritanie, la pêcherie de Sepia spp. est gérée par un système de quota et la pêche céphalopodière est fermée quatre mois par an Au Maroc, elle n’est pas soumise à quota mais elle bénéficie indirectement de mesures de gestion mises en place pour la pêcherie du poulpe repos biologique, fermetures spatio-temporaires, maillage…. En 2018, au Maroc, la période d’arrêt de pêche aux céphalopodes a atteint 182 jours soit la période la plus longue depuis 2005. Taille minimale de capture Cap Blanc Mauritanie 13 cm longueur dorsale du manteau CONSOMMATION Longtemps considérée comme nourriture du pauvre », la seiche est aujourd’hui très appréciée en France. Elle est commercialisée le plus souvent surgelée, mais peut également être vendue au noir », sans avoir été lavée, ou sous forme de blanc de seiche, c’est-à-dire le manteau nettoyé. La seiche fait partie des 15 premières espèces achetées en surgelé par les ménages français en 2019 378 tonnes. La France et la Belgique importent principalement de la seiche fraîche en provenance des Pays-Bas et de l’Espagne. La seiche n’est pas très populaire en Belgique. L’os de seiche est apprécié par certains oiseaux il est pour eux une excellente source de calcium. * Les données FAO comprennent des prises de seiches non identifiées Sepia spp. et Sepiola spp., dont la plupart seraient des S. officinalis. ** Stock pour lequel le niveau d’exploitation inférieur à celui permettant le RMD devrait permettre sa reconstitution si d’autres impacts que la pêche pollutions environnementales, changement climatique… ne compromettent pas sa reconstitution. *** Analyse des stocks faite pour Sepia spp. Sepia officinalis représente la majorité des captures. 1 Total admissible de captures 2 Rendement Maximum Durable
Lechoc des eaux de l'Atlantique et de la Méditerranée qui vont atteindre les Alpes suisses est dû à de nombreux facteurs, comme nous l'avons expliqué. Nous avons décrit la direction du slosh pendant le changement de pôle, lorsque la France et l’Espagne se précipiteront vers le nord-ouest pendant le changement de la croûte terrestre, provoquant ainsi une chute des eaux le long du 1À l’endroit le plus étroit, la route de Gibraltar » a une largeur d’environ 13 km et relie sur une soixantaine de kilomètres la Méditerranée à l’est à l’Atlantique à l’ouest. Sa position inter-plaque, intercontinentale et intramontagnarde ainsi que sa configuration géologique et géomorphologique la rendent unique. Le fait que le niveau de la Méditerranée soit d’à peu près 1,4 m inférieur à celui de l’Atlantique crée à la surface de l’eau un courant d’est continu, alors que prédominent en même temps les vents d’ouest, faisant depuis toujours du passage du détroit un défi pour le trafic maritime ; en outre, il existe en profondeur un contre-courant par lequel l’eau plus salée de la Méditerranée coule dans l’Atlantique. Le fretum Gaditanum ou l’Africanum étaient indissociablement liés aux colonnes d’Hercule », et ce quelle que soit l’interprétation que l’on fasse de celles-ci comme akrai créées par le héros lors de la traversée du détroit, les deux rochers, Gibraltar Jabal Ṭāriq et Abila Jabal Mūsā ; ou comme les colonnes ou tablettes de métal fabriquées par l’homme dans le temple d’Hercule, à Gades. Dans l’imaginaire de l’Antiquité gréco-romaine, elles étaient considérées comme les confins du monde habité » finis terrae, là où l’eau bouillait » et dont la mention était systématique dans les itinéraires maritimes. Quoi qu’il en soit, le caractère unique de ce détroit, les difficultés techniques que supposaient sa traversée et son franchissement, mais surtout la perception et l’utilisation de cet espace depuis l’époque de la Deuxième Guerre Punique jusqu’au xve siècle de notre ère, ont constitué pour un groupe de scientifiques français, espagnols et marocains une raison suffisante pour s’interroger sur l’occupation militaire sur les deux rives, le développement d’une infrastructure et d’une pratique administrative, les flux économiques et la migration, les réseaux religieux et les liens culturels ainsi que, d’une manière générale, les dimensions sociales de toute forme d’échange au-delà d’un détroit qui de nos jours sépare deux continents et au moins deux religions et deux formes de vie. 2Pendant quatre ans 2011-2014, ces chercheurs se sont consacrés dans le cadre du projet Détroit. Le détroit de Gibraltar, à la croisée des mers et des continents époques ancienne et médiévale, financé par l’Agence nationale de la recherche ANR et piloté par la Casa de Velázquez. Écoles des hautes études hispaniques et ibériques à Madrid EHEHI, à l’étude de différentes caractéristiques de cet espace particulier. Les résultats en seront présentés dans un ensemble de quatre volumes, dont le premier vient d’être publié sous le titre Représentations, perceptions, imaginaires et fait l’objet du présent compte rendu. Les volumes suivants seront Espaces et figures de pouvoir vol. 2, Gwladys Bernard et Aurélien Monteil éd., Circulations, mobilités et réseaux d’échanges vol. 3, Laurent Callegarin et Dominique Valerian éd., et Le détroit de Gibraltar de l’Antiquité à la conquête castillane [iiie a. C. - xive p. C.]. La construction d’un espace de circulations et d’échanges vol. 4, Sabine Lefebvre, Christophe Picard, Laurent Callegarin et Dominique Valerian éd.. 3Le volume dont il s’agit ici se divise en quatre parties, à savoir 1 Mots et images autour d’un lieu mythique, 2 Les milieux savants physiciens, géographes et cartographes, 3 Acteurs du Détroit marins, marchands et voyageurs, 4 Le Détroit dans l’œil des pouvoirs perceptions et symboliques, celles-ci couvrant respectivement l’ensemble de l’époque étudiée. Il englobe 24 contributions précédées d’une introduction rédigée par l’éditrice et les éditeurs Yann Dejugnat, Françoise des Boscs et Arthur Haushalter p. 1-8, et suivies d’une synthèse de Patrick Gautier Dalché p. 381-396. 4En raison du grand nombre d’études réunies dans ce volume, nous allons dans ce qui suit nous attarder uniquement sur quelques-unes de ces contributions. Ainsi Gwladys Bernard et Jean-Baptiste Guillaumin L’Extrême-Occident et les colonnes d’Hercule à travers lOra marítima d’Aviénus », p. 71-90 entreprennent-ils de reprendre à propos du détroit de Gibraltar la question passionnante de savoir s’il faut considérer sa description dans l’Ora maritima uniquement et simplement comme la traduction d’un texte grec. Dans ce cas, il faudrait comprendre ce document comme s’il datait du vie siècle avant et non du ive après Leur réponse est sans ambiguïté cette hypothèse n’est pas recevable. Il s’agit en fait d’un hapax, une collection de faits linguistiques et religieux assortis de caractéristiques culturelles et historiques, correspondant ainsi au goût poétique et à la prédilection pour les choses de l’Antiquité que l’on manifestait au cours de la seconde moitié du ive siècle. La vision depuis le versant arabo-musulman qu’esquisse Mostapha Taher Conceptions arabes du détroit de Gibraltar au Moyen Âge. Dénominations et histoire », p. 105-118 ne se concentre ni sur Gades ni sur les célèbres colonnes, mais propose une analyse de la terminologie magaz signifie passage », traversée » ou parcours », al-zuqāq désignant le chemin », la voie étroite » ou le détroit », dont la traversée par vents favorables était possible en une demi-journée ou en seulement quelques heures. Mais désormais, on choisissait d’autres routes qu’à l’époque romaine les cités de Gades Cádiz, Baelo Claudia Bologne et Tingis Tanger avaient perdu leur importance économique, stratégique et militaire, les liaisons entre Ceuta et Algésiras, Ksar Sghir et Tarifa ayant la préférence. Nonobstant, et comme le fait remarquer Emmanuelle Tixier du Mesnil Le détroit de Gibraltar vu par les géographes arabes du Moyen Âge. Une question d’échelle », p. 149-158, Cadix continue à être mentionnée dans les traités de géographie ou les chroniques historiques, ainsi par exemple dans les ouvrages d’al-Rāzī 888-955 et d’al-Ḥimyarī qui, quatre cents ans plus tard, allait également rédiger une description détaillée de son sanctuaire et de sa colossale statue d’Hercule. Et effectivement, cette cité reste plus importante que Gibraltar et Hercule plus important que le rocher de Ṭāriq. Dans cette mesure, et grâce à son caractère compilatoire, la géographie arabe gardera encore pendant des siècles une vision grecque du monde. À partir du xiie siècle, c’est selon Nathalie Bouloux Le détroit de Gibraltar dans les représentations de l’espace du monde latin [Antiquité tardive – xve siècle] », p. 171-186 la conception du détroit considéré comme un espace entre la Méditerranée et l’Atlantique qui gagne en importance. Les cartes établies en Occident indiquent un détroit du Maroc », un détroit de Séville » ou encore un détroit de Gibraltar ». Mais une meilleure connaissance de la région par les marchands, les marins ou les voyageurs n’a cependant pas contribué à faire de cet espace une région autonome pour les contemporains sa principale caractéristique reste sa fonction séparatrice entre l’Europe et l’Afrique. 5Pour cette raison, il est pour ainsi dire logique que les récits de voyages médiévaux ne lui accordent pas une importance particulière. Selon Christine Gadrat-Ouerfelli Le détroit de Gibraltar chez les voyageurs latins au Moyen Âge », p. 235-245, ceci est vrai pour des récits élaborés dans le contexte de la Troisième Croisade ainsi que pour ceux rédigés à l’occasion d’un pèlerinage à Jérusalem ou à Saint-Jacques de Compostelle. Un constat auquel ne peut que souscrire Yann Dejugnat du point de vue des textes arabes appartenant à ce même genre littéraire Le nouvel Orient du monde ? Gibraltar dans la riḥla d’Ibn Baṭṭūṭa », p. 247-261 pour Ibn Baṭṭūṭa, qui quitte Tanger pour se rendre à la Mecque au cours de la première moitié du xive siècle, Gibraltar est certes la montagne des deux conquêtes », mais reste cependant seulement une montagne au milieu de la mer, en marge du monde. La perception du côté de Rome est décrite par Françoise des Boscs Entre imperatores et empereurs. Les regards de Rome sur le détroit de Gibraltar », p. 293-316 comme étant en fin de compte économiquement intéressée ». Alors qu’au temps de la République, on était fortement engagé sur le plan politique dans cette région importante en termes géostratégiques, les choses ont changé avec Auguste une fois pacifiée, cette région n’offrait plus aucun intérêt à cet égard. Mehdi Ghouirgate Entre fermeture et ouverture. La dimension symbolique du détroit dans les sources arabes [xie-xve siècle] », p. 329-341 montre qu’il existait encore un intérêt économique au Moyen Âge tardif, l’auteur se concentrant en particulier sur Tanger et Ceuta. 6D’une manière générale, les auteurs ont relevé avec succès les défis lancés habituellement par tout ouvrage collectif adoptant une approche pluridisciplinaire et diachronique. Il convient en particulier de souligner la présence de nombreuses cartes et illustrations spécialement réalisées pour les articles, même si l’on peut regretter qu’elles ne soient malheureusement qu’en noir et blanc. En termes de conception du volume, il manque seulement un index. 7Le premier des quatre tomes offre, sur la base d’une étude rigoureuse des sources de textes antiques et arabes datant de l’époque de la République tardive jusqu’au xve siècle, un vaste recueil des imaginaires, des perceptions et des représentations de cette réalité géographique que l’on appelle communément route de Gibraltar ». Dans le cadre de cette démarche, l’enseignement le plus important que l’on peut retenir est peut-être que les perspectives et les narratifs de la perception antique ont fait preuve d’une étonnante continuité, ne faisant jamais du détroit une région autonome sinon seulement un simple passage ». Il semblerait qu’ici la question, si souvent débattue au cours de l’époque moderne, consiste à savoir si la géographie détermine la politique ou si, à l’inverse, elle n’a joué aucun rôle. On attend avec impatience les volumes suivants.Leniveau moyen de l'Atlantique est plus haut que celui de la Méditerranée d'environ 15 cm, selon les résultats de mesures effectuées simultanément par des géomètres-experts sur une quarantaine de points du littoral français en 2016, rendus publics jeudi. L'ordre des géomètres-experts (OGE) avait mesuré en mai 2016 le niveau de la